Face To Face avec le chanteur marathi Sanju Rathod
Notre série Face to Face vous emmène en Inde pour rencontrer Sanju Rathod, un jeune chanteur et auteur-compositeur marathi en pleine ascension. Il nous explique comment il compte faire de la musique marathi une musique mondiale et comment Believe l'aide à développer sa carrière.
Avant d'aller plus loin, il serait peut-être intéressant de se livrer à un petit quizz. Quelle est la troisième langue la plus parlée en Inde, la langue officielle de l'État du Maharashtra, et dont la littérature est l'une des plus anciennes de toutes les langues indiennes modernes ? Tout juste, c'est le marathi !
Constitué il y a plusieurs siècles et parlé actuellement par plus de 100 millions de personnes (dont 80 millions de locuteurs natifs), le marathi a depuis longtemps forgé sa propre culture et sa propre musique. Et bien entendu, il y a de nombreux musiciens et chanteurs marathi. Parmi eux, Sanju Rathod attire de plus en plus l'attention, tant pour sa personnalité attachante que pour son talent et la manière dont il apporte quelque chose de nouveau à la musique marathe.
Le jeune chanteur et compositeur s'est entretenu avec Vishnu Iyer, A&R Manager chez Believe India, dans les locaux de Believe à Mumbai, pour parler de son processus créatif et de la manière dont le fait de travailler avec Believe l'a aidé à faire passer sa carrière à la vitesse supérieure.
Vishnu Iyer : Bonjour Sanju, bienvenue dans Face to Face. Comme nous ne nous adressons pas uniquement au public indien, mais à un public mondial, pourriez-vous vous présenter ?
Sanju Rathod : Oui, bien sûr ! Je m'appelle Sanju Rathod. Je suis un artiste India marathe et je chante en marathi.
Vishnu Iyer : Les gens d'ici vous connaissent parce que vous avez sorti la chanson « Gulabi Saadi », qui a rencontré le succès et la popularité. Depuis quand faites-vous de la musique ? Quelle a été votre première initiative dans ce domaine ? Pouvez-vous nous parler de ce parcours ?
Sanju Rathod : En fait, je n'ai pas d'héritage musical. Ma famille n'a aucune relation avec la musique. Je voulais faire des études d'ingénieur.
J'avais rencontré une fille sur Facebook. Je suis tombé amoureux d'elle. Elle aimait beaucoup Honey Singh. Malheureusement, nous avons rompu. J'ai commencé à écouter Honey Singh. Et comme certains font des fêtes de rupture, moi j'ai commencé à écrire des chansons.
Je suis devenu progressivement connu. Mon intérêt pour la vie amoureuse est resté de côté, mais j'ai commencé à me concentrer sur mon public. Je voulais aller plus loin.
Vishnu Iyer : Après cela, quand avez-vous commencé à avoir envie de faire de la musique en marathi ? Vous avez commencé par l'hindi, qui est une langue complètement différente. Comment êtes-vous passé de cette langue au marathi ? Pourquoi avez- vous pensé que vous pouviez faire de la musique en marathi ?
Sanju Rathod : Je pense que j'ai fait de l'hindi pendant deux ans. Un an et demi à deux ans. Puis j'ai rencontré mon pote G-SPARK. Je ne savais pas à l'époque qu'il produisait de la bonne musique. Il a fait un remix d'une chanson marathi. Il m'a envoyé le lien et je l'ai écouté. C'était incroyable.
Nous avons commencé à échanger des messages. Il m'a dit : "Faisons-le" et j'ai rapidement répondu : "J'ai vraiment aimé ton travail. Lançons-nous". J'étais très enthousiaste, dès que nous avons commencé à parler, j'ai composé une chanson et je la lui ai envoyée. Le jour même, il a fait la musique et l'a renvoyée, la chanson était prête ! En un jour.
Vishnu Iyer : En un jour ? Vous parlez de votre chanson « Dimple » ?
Sanju Rathod : Non, c'est une chanson qui s'appelle « Nauri Deste Chaan ».
Vishnu Iyer : Oh, d'accord.
Sanju Rathod : Le lendemain, je lui ai envoyé une autre chanson. Je lui ai demandé de faire cette chanson intitulée « Love you na yaar » qui a aussi été faite tout de suite.
Sans même nous rencontrer, je pense que nous avons fait « Chamiya », « Style Martay », « Love you na yaar », « Nauri Diste Chaan », « Bappa Wala Gaana », « Bappa Wala Gaana's Pt. 2 ». Nous avons composé toutes ces chansons uniquement en nous téléphonant. Et tout cela avec un petit ordinateur portable et des écouteurs rudimentaires. Après mon association avec G-SPARK, mon énergie a doublé. Maintenant, nous parlons sans cesse de ce qui se passe dans le monde. Que pouvons-nous faire ?
Pour « Gulabi Sadii », j'avais un rythme différent en tête. Je voulais faire quelque chose de différent. Je lui ai envoyé la chanson, il a dit « Ok » et me l'a renvoyée. Il est tellement têtu. Il est très obstiné. Je lui ai donc renvoyé la chanson, mais en ayant un rythme différent à l'esprit. Il m'a de nouveau dit « D'accord, je l'envoie » et il me l'a renvoyée, avec le rythme que la chanson a actuellement.
Je m'attendais à ce qu’avais suggéré. J'ai écouté et j'ai dit : "C'est trop lent, je ne veux pas de ce rythme. Change-le pour moi". Il a de nouveau répondu : "D'accord, je vais le changer". Et il ne dira jamais rien. Il ne parle pas beaucoup. Il a pris quelques heures, et je lui ai demandé s'il avait changé. Il a répondu « Oui, je l'ai fait, je vais te l'envoyer ». Il avait changé moins de 1% du rythme. Un tout petit changement. Et il a dit : »Je l'ai modifié ». Mais à ce moment-là, je commençais à aimer la mélodie. Vous voyez, ce n'est pas seulement mon effort.
Vishnu Iyer : Lorsque vous avez commencé à faire de la musique, quelle était votre première vision ? Et quelle est votre vision globale aujourd'hui ?
Sanju Rathod : Lorsque j'ai commencé à faire de la musique, j'avais une vision très claire. Je voulais faire quelque chose de très haut niveau. Mais à l'époque, je n'avais pas les bonnes ressources. Comme un producteur de musique. J'ai composé ma propre musique. J'ai une vision particulière de ma musique. Mais pour cela, il faut se mettre d'accord avec le producteur sur le type de musique à produire.
De plus, en tant que nouvel artiste, j'ai fait l'objet de nombreuses activités frauduleuses. Mes chansons étaient diffusées sur YouTube, mais je n'étais pas au courant de la portée des plateformes audio.
Puis j'ai reçu un mail de Believe Artist Services. Je me suis dit « Pourquoi moi ? » J'avais l'habitude d'écouter la musique de MC Stan. Je savais qu'il faisait partie de Believe Artist Services. Mais j’hésitais car je ne pensais pas être très célèbre. Je n'avais que la chanson "Dimple" et deux ou trois chansons avec un ou deux millions de vues.
Mais c'était sérieux. J'ai parlé à Believe. C'est à ce moment-là que j'ai compris à quel point il était important de contrôler ma musique. Vous m'avez beaucoup aidé à comprendre les plateformes audios et vous m'avez aussi beaucoup aidé pour la promotion.
Vishnu Iyer : Les chansons que vous composez ont une âme marathe. Le sentiment qui les anime est marathi. Mais en y ajoutant des éléments occidentaux, vous semblez les avoir rendues plus populaires.
Sanju Rathod : Nous avons toujours l'âme de la musique marathe traditionnelle. Mais au-delà, il y a une mode qui évolue et que tout le monde aime. L'idée est donc de prendre 70 à 80 % du contenu musical marathi et 20 à 30 % des tendances mondiales. Nous ajoutons tout cela et nous créons une fusion. Et c'est quelque chose que tout le monde aime écouter.
La musique n'a pas besoin de langue. Nous écoutons des chansons punjabies, des chansons du sud de l'Inde, des chansons étrangères. Je ne comprends pas beaucoup l'anglais. Je ne comprends pas "Calm Down" de Rema. Mais je continue à groover sur la mélodie parce qu'elle va au-delà de la langue. Il y a une merveilleuse vibration dans la musique.
En adoptant des sons internationaux, nous ne laissons pas notre culture derrière nous. Au contraire, nous élevons notre culture et notre langue par le biais de la musique.
Regardez « Gulabi Saadi », c'est une chanson en marathi, mais si vous allez dans la section des commentaires sur YouTube, vous trouverez des commentaires de toutes les régions de l'Inde. Du sud, de l'Haryana, du Punjabi et surtout de l'Himachal. Un commentaire récurrent dit : "Compréhension, 0%. Vibe, 100%".
Vishnu Iyer : Comment concevez-vous votre stratégie pour les réseaux sociaux ? Nous en discutons, mais comment l'envisagez-vous ? Parce que vous êtes toujours très actif. Vous appréciez ce que font les fans. Même s'ils publient votre photo, vous la commentez toujours.
Sanju Rathod : Je ne les appellerai pas des fans ; ce sont mes amis bienveillants et je pense que si je suis ici, c'est grâce à leur soutien. J'aime être en contact avec eux.
Je ne me préoccupe pas de leur nombre de followers. Même s'ils ont 10 followers, je les remercie dans les commentaires. J'aime cela. Chaque fois que je vois quelqu'un faire un Reel avec ma chanson, je me sens heureux. Je leur suis reconnaissant de leur soutien. Je m'empresse de commenter pour montrer mon appréciation. Cela m'apporte de la joie.
Vishnu Iyer : Comment abordez-vous la promo pour les réseaux sociaux ?
Sanju Rathod : Lorsque je compose des chansons, j'ai en tête quelques lignes qui fonctionneront bien pour les Reels. De nos jours, les Reels Instagram jouent un rôle important dans la promotion. J'y pense en les créant.
Ensuite, bien sûr, j'en discute avec vous et l'équipe. Je ne dévoilerai pas nos stratégies, mais oui, nous planifions en conséquence.
Vishnu Iyer : Qu’en est-il de votre processus de création musicale ?
Sanju Rathod : Je n'ai pas de règle particulière. J'ai une idée en tête. Je me réveille le matin avec les idées claires. Je ne pense qu'à de belles compositions, je trouve l'inspiration créative, de belles lignes. En ce moment, je mets mes écouteurs et je pars en scooter.
Je pense que je roule au moins 15 à 20 km tout en composant dans ma tête. C'est mon processus. Si je ne le fais pas, je ne peux pas penser à des chansons. Je prends mon scooter et je me promène seul pendant quelques heures. Je compose beaucoup dans ma tête. Je pense que je crée quatre ou cinq chansons en une journée.
Vishnu Iyer : Quels sont vos projets d'avenir ? Comment vous voyez-vous dans les deux, trois, quatre prochaines années ? Quel genre de musique voulez-vous faire ? Quelles sont vos visions ?
Sanju Rathod : J'ai de grandes ambitions, mais je tiens à continuer à travailler. Je veux être connu comme un artiste mondial. Dans les trois ou quatre prochaines années, je veux que mes concerts soient donnés dans des stades pleins.
Vishnu Iyer : Avec quel artiste indien souhaitez-vous collaborer ?
Sanju Rathod : Sans aucun doute Diljit Dosanjh. En ce qui concerne la musique hindi, j'ai beaucoup d'idées, mais je veux absolument faire quelque chose de commercial avec Badshah. En marathi, tout le monde est bon, mais j'aime beaucoup Preet Bandre. Il apporte de nouveaux sons.
Vishnu Iyer : Quel conseil donneriez-vous à quelqu'un qui débute dans la musique ?
Sanju Rathod : Mon premier conseil n'est pas pour démotiver qui que ce soit dans ce domaine, mais beaucoup d'artistes ne savent pas ce qui est possible et ce qui ne l'est pas. Ils doivent accepter les suggestions.
Après notre rencontre, vous m'avez donné beaucoup d'idées. Vous me dites toujours ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire, et je comprends ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas.
Les jeunes artistes devraient être en mesure de savoir si leur travail musical est solide. Si ce n'est pas le cas, attendez deux mois, réinventez-vous et composez à nouveau. Je pense que tout le monde a un son unique. Nous avons tous notre propre style. Il faut se concentrer sur l'identification de son style et le faire ressortir avec force. Et passer du temps à le perfectionner.
Vishnu Iyer : Nous nous connaissons depuis environ deux ans. Selon vous, qu'est-ce qui a changé dans votre approche de la musique avec le soutien de Believe et comment cela vous a-t-il influencé ?
Sanju Rathod : Depuis que je me suis associé à Believe, c'est comme si j'avais rencontré mon grand frère. Je me suis senti en famille. Et le plus important, c'est que pour un artiste comme moi qui avait beaucoup de difficultés, Believe a joué un rôle important en me libérant de tout cela.
Auparavant, je devais faire toutes les promotions moi-même et je devais tout gérer seul. Aujourd'hui, je n'ai plus ce stress.
Je fais ma musique. Je m'occupe un peu de la promotion. Ensuite, je vous laisse le soin de trouver des idées. Et vous suggérez les stratégies que nous pouvons mettre en œuvre. Je pense que la personne qui rencontre des difficultés est soutenue, comme un homme qui se noie et qui reçoit un flotteur de sauvetage. Le lourd poids que je portais sur les épaules s'est considérablement allégé.
J'ai également participé aux événements de Believe. J'ai une anecdote à propos d'Arjun Kanungo. J'avais l'habitude d'écouter ses chansons, comme Nikki Nikki Shot", "Fursat". Il se tenait à côté de moi lors d’un événement Believe. Je me disais "Il ne va pas me parler comme ça", j'ai vérifié auprès de vous si c'était bien Arjun ce que vous avez confirmé. Et Arjun s'est retourné, il m'a regardé et s'est approché de moi. J'attendais une chance de lui parler mais il est venu me chercher en premier. Il m'a dit « Hey bro, j'ai entendu ta chanson Nauvari ».
Ça m'a choqué. J'ai pensé « Wow, il l'a aussi entendu ». Puis vous m'avez dit que tout le monde l'écoutait. C'est pourquoi je ne pense pas que la musique ait une barrière linguistique de nos jours, et j'ai bon espoir d'atteindre progressivement le milliard de streams.
C'est une sensation agréable. J'ai l'impression que mon stress diminue. Je reçois beaucoup d'aide en matière de promotion grâce à Believe. On dit qu'un diamant a besoin d'être identifié et poli avant de briller. Et je pense que c'est ce que fait Believe. Vous le cherchez, quand vous le trouvez, vous le polissez et augmentez sa valeur pour qu'il puisse briller de tout son éclat.
Vishnu Iyer : J'espère que nous travaillerons sur beaucoup d'autres chansons à l'avenir, tu as un talent fantastique et nous nous réjouissons à l'idée d'avoir d'autres associations étonnantes ensemble ! Merci de m'avoir accordé un peu de votre temps !
Retrouvez « Gulabi Sadi », le dernier succès de Sanju Rathod, sur vos plateformes préférées.
Vous pouvez aussi suivre Sanju Rathod sur Instagram et YouTube