Shaping Music For Good

Music Declares Emergency, le serment de l'industrie musicale pour un futur plus éco-responsable'

How Music Declares Emergency can help make the music business greener
Photo de couverture par : Markus Spiske
Publié 30 Juin 2021
6 min de lecture
Contributeurs
  • Audrey Chemir
    Audrey Chemir
    Global Engagement Director
  • Leigh Morgan
    Leigh Morgan
    Director of Trade Marketing, Believe UK

L'industrie de la musique se concentre de nouveau sur ses préoccupations environnementales et le mouvement Music Declares Emergency (MDE) s'est révélé être un important catalyseur de changement. Les entreprises du monde de la musique s'engagent à suivre les engagements de MDE qui, en fonction des secteurs, détaillent comment les différentes branches de l'industrie peuvent réaliser des changements en profondeur.  

Believe est l'une des nombreuses organisations à s'être engagée pour devenir ce que MDE appelle un « déclarant » en travaillant sur les moyens de devenir aussi verte que possible.  

Audrey Chemir, Global Employee Engagement Director chez Believe, explique que la collaboration de l’entreprise avec MDE découle de ses quatre principes de base  :  respect, expertise, équité et transparence.  

« Nous souhaitions vraiment structurer notre initiative de responsabilité sociale en nous basant sur les valeurs qui ont toujours été au cœur de Believe en tant qu'entreprise depuis sa création », explique-t-elle.  

Il existe une multitude d'organisations et de causes environnementales liées directement ou indirectement à l'industrie de la musique : Julie’s Bicycle, A Greener Festival, Earth Percent, Music X Green, Reverb, Climate Music Project  et Greenpeace. Believe voulait vraiment s'associer à une seule organisation pour pouvoir concentrer tous ses efforts sur une cause unique.

« Nous avions le sentiment que Music Declares Emergency représentait le meilleur moyen d'utiliser la musique pour exprimer et soutenir ce qui est vraiment important pour nous », dit-elle. 

Leigh Morgan, Global Director of Editorial and Marketing Partnerships chez Believe, confirme qu'une entreprise mondiale telle que Believe a besoin d'une organisation unique sur laquelle se concentrer. MDE était vraiment l'organisation la plus adaptée puisqu'elle est en effet capable d'aider toutes les parties du secteur de la musique à parler d’une seule et même voix. 

« Nous avons le sentiment que cette organisation fonctionne pour toute l'industrie de la musique. Elle entraîne tout le monde à suivre la même direction et à parler le même langage », dit-il à propos de MDE. « Nous faisons tous partie de la même industrie et cette notion nous donne par conséquent une seule et même voix. Lorsque vous travaillez dans le secteur indépendant, c'est encore plus difficile de s'unir pour adopter une seule et même voix. En tant qu’entités hétérogènes,nous entrons en concurrence relativement souvent. » 

Nous faisons tous partie de la même industrie et cette notion nous donne par conséquent une seule et même voix. Lorsque vous travaillez dans le secteur indépendant, c'est encore plus difficile de s'unir pour adopter une seule et même voix

Leigh Morgan, Director of Trade Marketing, Believe UK

Les idées écologiques relatives au secteur de la musique existent depuis longtemps,  mais la vitesse à laquelle elles circulent et la façon dont elles sont mises en œuvre est entièrement nouvelle 

Les fils qui composent la toile de l'écologie moderne sont nombreux et variés. Cependant, si nous devions choisir un moment unique ayant tout déclenché pour la contre-culture et par extension l'industrie musicale, nous citerions la publication de la première édition du Whole Earth Catalog en septembre 1968. Cette publication a servi à la fois de cri de ralliement pour la pensée écologique et de manuel à suivre par les personnes cherchant à mener une vie plus autonome et plus verte. 

Suivant la publication de Whole Earth Catalog, certains musiciens ont rencontré un grand succès avec des chansons traitant des questions environnementales, telles que « Big Yellow Taxi » de Joni Mitchell et « Mercy Mercy Me (The Ecology) » de Marvin Gaye, des hits qui ont impacté le grand public en révélant ces problématiques.Ils se sont depuis directement liés à des causes et à des organisations environnementales, Greenpeace notamment. Cependant, ces événements se sont avérés être des épiphénomènes plutôt que de véritables campagnes impactantes. 

Le mouvement School Strike For Climate, lancé par Greta Thunberg en 2018, a montré le véritable pouvoir de l'activisme social via les réseaux sociaux. Cette dernière a mis en lumière les enjeux écologiques en exploitant la nature prompte à l’activisme de plates-formes conversationnelles telles que Twitter, Facebook et Instagram.  

Toutes ces notions offrent une dynamique et une forme de réflexion stratégique que MDE et ses « déclarants » appliquent dans tout ce qu'ils font.

MDE a été créé pour permettre à l'industrie musicale britannique de déclarer une urgence climatique et écologique.

Alison Tickell, Fondatrice de Julie's Bicycle

Mise en exergue des engagements et des points d'action de MDE

Le mouvement MDE a débuté en juillet 2019. Il s'est depuis étendu à l'échelle mondiale en lançant des initiatives sur des marchés spécifiques.  

C'est lors de son lancement qu'Alison Tickell, MD de Julie's Bicycle et membre du groupe de travail MDE, présente ses objectifs. « Il est plus important que jamais de saisir la gravité de la crise climatique afin d'en faire davantage », a-t-elle déclaré. « MDE a été créé pour permettre à l'industrie musicale britannique de déclarer une urgence climatique et écologique : accélérer la collaboration, faire preuve d’ambition afin d'atteindre d'ambitieux objectifs et inciter le gouvernement à exploiter  politiques et outils dédiés à l’investissement pour nous aider à atteindre ces objectifs. »  

Believe a lancé un bilan de l'empreinte carbone qui s'étendra sur le reste de l'année. « Nous voulons nous engager sur la voie de la neutralité carbone », déclare Audrey Chemir. « Nous voulons déclencher une prise de conscience et prouver que nous sommes déterminés à avoir un impact positif sur l'industrie de la musique et montrer que nous sommes responsables. » 

« Nous examinerons minutieusement tout de ce que nous faisons en tant qu'entreprise », poursuit Leigh Morgan. « Nous devons prendre conscience de notre consommation d'énergie sur l'ensemble de l'entreprise. Tous les bureaux vont participer. » 

L'idée majeure de ce mouvement se base sur l'importance du secteur de la musique et sur son énorme influence culturelle. Ces notions peuvent indéniablement contribuer à faire évoluer l'opinion publique et à rallier des soutiens à la cause de MDE.   

« L'industrie de la musique a ici la possibilité de mener la danse », a déclaré Lewis Jamieson, un porte-parole de MDE, au journal britannique The Guardian en avril 2021. « Elle peut devenir l'exemple à suivre de rebond écologique en aidant le public à comprendre et à soutenir l’essence même du mouvement. » 

Nous voulons déclencher une prise de conscience et prouver que nous sommes déterminés à avoir un impact positif sur l'industrie de la musique et montrer que nous sommes responsables.

Audrey Chemir, Global Head of Engagement at Believe

Les artistes prennent le contrôle  

N'oublions pas que MDE est née de la force motrice d'une artiste. En 2019, Faye Milton (la batteuse de Savages) a cofondé MDE avant de lancer la campagne No Music On A Dead Planet

« Pour utiliser l'analogie de Greta Thunberg, la maison est en feu, et il est trop tard pour celui qui a allumé l'incendie avec sa cigarette d'arrêter de fumer, » a-t-elle déclaré. « L'incendie est maintenant bien allumé, et nous devons trouver des solutions pour l'éteindre. Changeons nos modes de vie, prenons moins l'avion, utilisons moins de plastique, mais ce qu'il nous faut surtout, c'est une réponse des gouvernements adaptée. » 

D'autres musiciens tels que Coldplay ont déclaré qu'ils ne partiront plus en tournée tant que les dommages environnementaux ne seront pas minimisés, alors que le groupe The 1975 a déjà pris des mesures environnementales lors de leurs concerts avant la pandémie. D'autres cherchent à trouver des moyens d'adopter des solutions comme les technologies NFT tout en consommant beaucoup moins d'énergie, comme en témoigne notamment le lancement récent de la OneOf, une platefome de NFT musicaux mettant en avant son côté éco-responsable.  

Les artistes affiliés à Believe ont également publiquement participé à des campagnes relatives à ces problèmatiques. Wonderful World, par exemple, mettait en scène une variété d'artistes tels que le musicien classique français Christian-Pierre La Marca (signé chez Naïve) pour sensibiliser le public à la Fondation GoodPlanet. 

L'industrie de la musique a ici la possibilité de mener la danse, elle peut devenir l'exemple à suivre de rebond écologique en aidant le public à comprendre et à soutenir l’essence même du mouvement.

Lewis Jamieson, Porte-parole de Music Declares Emergency

Progresser ensemble : pourquoi soutenir ce mouvement à l’échelle de l’entreprise pour maximiser son impact  

Bien sûr, s'allier à une cause ou à une organisation est une chose : se mobiliser en est une autre. Pour atteindre différents objectifs, tous les dirigeants et employés des entreprises composant le paysage musical doivent relever leurs manches et participer à cette mission de la même manière.

Ce que MDE peut faire, c'est cristalliser cette pensée en quelque chose de commun et concret plus simple d’accès par tout le monde.  

« On peut s’attendre à ce que ça soulève des conversations difficiles mais nécessaires dans la remise en question de toute personne encline à se lancer dans le défi écologique, prompte à changer sa façon de penser face aux problèmes », indique Leigh Morgan.  

Pour Audrey Chemir, l'élan de l'industrie est inéluctable et pourra produire des résultats solides et durables. « C'est le mélange d'une approche descendante et ascendante », a-t-elle déclaré à propos des efforts rencontrés de part et d’autre de l’industrie musicale. « C'est la seule façon de le faire. »